Comme l'ensemble du secteur audiovisuel, TF1 (TFI.FR) se prépare au lancement sur le marché français du site américain Netflix, attendu cette année. Emblématique des défis posés par les offres de vidéos en ligne, l'arrivée de ce nouveau concurrent pourrait avoir d'importantes répercussions, notamment sur le plan réglementaire. Mais il convient de ne pas en exagérer la menace pour les chaînes traditionnelles.



TF1 a tenu jeudi une réunion avec les agences publicitaires et les analystes pour leur exposer sa vision de l'avenir de la télévision à l'heure du numérique. Selon le compte rendu de cette présentation fourni par le courtier Exane BNP Paribas, TF1 a minimisé l'impact de l'arrivée de Netflix sur la consommation de télévision traditionnelle, en se basant sur les exemple américain et britannique. Au Royaume-Uni, Netflix a séduit 2 millions d'abonnés, sans que les coûts de programmation ou les recettes publicitaires d'ITV (ITV.LN) en soit affectés.



Encore plus que les autres chaînes françaises, TF1 dépend fortement des séries américaines pour fidéliser ses téléspectateurs. Mais les risques en la matière se situent davantage à long terme, le groupe ayant déjà conclu des accords de diffusion courant sur plusieurs années. Par ailleurs, le catalogue de programmes proposés par Netflix devrait rester limité un certain temps avant de s'étoffer progressivement.



La réglementation audiovisuelle fragilisée



Netflix a choisi de s'implanter au Luxembourg pour les services qu'il proposera dans l'Hexagone, ce qui lui permettra d'échapper à une réglementation très stricte en matière d'obligations de diffusion et de financement des oeuvres françaises. Même s'il s'engage à produire une ou plusieurs séries françaises, le groupe américain risque d'alimenter les accusations de concurrence déloyale de la part des groupes du secteur.



Un tel dossier serait susceptible d'être porté devant les autorités européennes de la concurrence. Avant d'en arriver là, le gouvernement français décidera peut-être de réviser les obligations réglementaires des chaînes de télévision. Au final, l'intrusion de Netflix pourrait aussi avoir des effets positifs pour les groupes français, qui se plaignent depuis des années des obligations que la loi leur impose.



A la recherche d'un nouvel "éco-système"



Une réaction possible pour les chaînes de télévision consiste à lancer leurs propres services de vidéo à la demande. Mais sur ce point aussi, les règles françaises sur la "chronologie des médias" (diffusion des films en salle, puis en DVD et enfin à la télévision) ont compliqué le développement des telles offres.



Pour contourner ces obstacles, la piste des partenariats méritera d'être étudiée. Dans une note publiée vendredi, Credit Suisse cite l'investissement de 12 millions de dollars de BSkyB dans le spécialiste du streaming Roku, qui distribuera le service de vidéos en ligne de la chaîne britannique. RTL a également accru sa présence sur Youtube en investissant dans les réseaux "multi-chaînes" de la filiale de Google (GOOG).



TF1 a déjà pris les devants en augmentant et en diversifiant ses contenus en ligne: à travers sa plate-forme de diffusion en ligne MyTF1, mais également son pour tablettes et smartphones MyTF1 connect. Reste à savoir comment ces outils seront utilisés pour faire face à la montée en puissance des géants de l'Internet dans la télévision.



-Thomas Varela, Dow Jones Newswires; +331 40 17 17 72; thomas.varela@dowjones.com

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