De quelles participations dans des sociétés cotées la future Banque publique d'investissement (BPI) pourrait-elle se délester? La cession de ces actions pourra-t-elle être réalisée sans peser sur leur cours en Bourse? Et entraînera-t-elle un bouleversement de l'actionnariat des sociétés concernées?



Ces questions sont désormais d'actualité. Dans la perspective de la création de la Banque publique d'investissement, son futur président, Jean-Pierre Jouyet, a été on ne plus clair. "La BPI ne devra pas s'interdire de vendre les participations dans les grands groupes qui n'auraient pas besoin de son soutien pour accroître ses moyens d'action", a déclaré le nouveau directeur général de la Caisse des Dépôts (CDC.YY), qui dirigera les deux institutions, dans un récent entretien au quotidien Le Monde.



Les fonds libérés pourraient être réalloués au financement des petites et moyennes entreprises (PME) et aux entreprises de taille intermédiaire (ETI), la mission première de la BPI, qui intégrera notamment dans son périmètre le Fonds stratégique d'investissement (FSI). Le FSI regroupe les participations de l'Etat dans de nombreuses sociétés cotées françaises.



Les conditions d'une éventuelle cession de ces participations dépendront de plusieurs facteurs: leur taille, absolue et relative, la structure de l'actionnariat du groupe, leur rendement actuel et leur plus-value latente, la durée de leur présence dans le portefeuille de l'Etat, ou encore leur appartenance au segment des PME et des ETI, comme le souligne justement DSF Markets. Dans une récente note d'études, la société de Bourse a passé en revue les principales participations de l'Etat dans de grandes sociétés cotées.



Zodiac Aerospace en première ligne



Une cession des 4,9% que l'Etat détient dans l'équipementier aéronautique Zodiac Aerospace (ZC.FR) serait la plus susceptible d'avoir un impact sur son cours de Bourse, souligne DSF. Les familles fondatrices, qui détiennent 24% du capital et 35% des droits de vote, ne pourraient reprendre les parts du FSI sans être contraintes de lancer une offre publique sur l'ensemble du capital. Une vente sur le marché, que ce soit au fil de l'eau ou à travers un placement privé, à l'image de celle des 6,8% du FSI dans Edenred (EDEN.FR) à la fin 2010, semble de mise.



D'autres pistes seront sans doute privilégiées pour la vente éventuelle d'autres participations significatives, comme celles de 7% dans Imerys (NK.FR), de 6% dans Accor (AC.FR), et de 8% dans Aéroports de Paris (ADP.FR), même si une cession sur le marché ne peut là encore être totalement exclue. Selon DSF, Accor et Imerys sont en mesure de reprendre au moins une partie des titres détenus par l'Etat, tandis que Vinci (DG.FR), déjà propriétaire de 3,3% d'ADP, pourrait se porter acheteur des 8% du FSI. Cela le rendrait incontournable en cas de privatisation de l'exploitant d'aéroports, dont l'Etat détient encore 52,1% en direct.



A l'inverse, une vente au fil de l'eau devrait être privilégiée pour de plus petites participations dans des groupes à l'assise plus large et à la plus grande liquidité. Des opérations qui pourraient ponctuellement déséquilibrer le rapport entre l'offre et la demande et temporairement peser sur les cours, mais que ces grands groupes sont en mesure de supporter. Les lignes de 2,3% dans Schneider (SU.FR), de 1,8% dans Danone (BN.FR), de 0,5% dans Air Liquide (AI.FR) et de 1,3% dans Sodexo (SW.FR) devraient être concernées.



Au total, 8 participations sur les 35 détenues dans des sociétés cotées pourraient être cédées avec le transfert du FSI à la BPI, note DSF. Habilement gérées, ces cessions ne devraient avoir qu'un impact limité ou ponctuel sur le cours des sociétés concernées. Sauf peut-être dans le cas de Zodiac, compte tenu de l'importance de l'opération, et même si le groupe profite actuellement d'un cycle porteur dans l'aéronautique. Mais dans tous les cas de figure, l'Etat aura à coeur de maximiser ses plus-values latentes, et donc de vendre au meilleur prix.



- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@dowjones.com

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