Cessions en Bourse de la BPI: des vagues mais pas de "Big Bang"
09 November 2012 - 11:08AM
Bourse Web Dow Jones (French)
De quelles participations dans des sociétés cotées la future
Banque publique d'investissement (BPI) pourrait-elle se délester?
La cession de ces actions pourra-t-elle être réalisée sans peser
sur leur cours en Bourse? Et entraînera-t-elle un bouleversement de
l'actionnariat des sociétés concernées?
Ces questions sont désormais d'actualité. Dans la perspective de la
création de la Banque publique d'investissement, son futur
président, Jean-Pierre Jouyet, a été on ne plus clair. "La BPI ne
devra pas s'interdire de vendre les participations dans les grands
groupes qui n'auraient pas besoin de son soutien pour accroître ses
moyens d'action", a déclaré le nouveau directeur général de la
Caisse des Dépôts (CDC.YY), qui dirigera les deux institutions,
dans un récent entretien au quotidien Le Monde.
Les fonds libérés pourraient être réalloués au financement des
petites et moyennes entreprises (PME) et aux entreprises de taille
intermédiaire (ETI), la mission première de la BPI, qui intégrera
notamment dans son périmètre le Fonds stratégique d'investissement
(FSI). Le FSI regroupe les participations de l'Etat dans de
nombreuses sociétés cotées françaises.
Les conditions d'une éventuelle cession de ces participations
dépendront de plusieurs facteurs: leur taille, absolue et relative,
la structure de l'actionnariat du groupe, leur rendement actuel et
leur plus-value latente, la durée de leur présence dans le
portefeuille de l'Etat, ou encore leur appartenance au segment des
PME et des ETI, comme le souligne justement DSF Markets. Dans une
récente note d'études, la société de Bourse a passé en revue les
principales participations de l'Etat dans de grandes sociétés
cotées.
Zodiac Aerospace en première ligne
Une cession des 4,9% que l'Etat détient dans l'équipementier
aéronautique Zodiac Aerospace (ZC.FR) serait la plus susceptible
d'avoir un impact sur son cours de Bourse, souligne DSF. Les
familles fondatrices, qui détiennent 24% du capital et 35% des
droits de vote, ne pourraient reprendre les parts du FSI sans être
contraintes de lancer une offre publique sur l'ensemble du capital.
Une vente sur le marché, que ce soit au fil de l'eau ou à travers
un placement privé, à l'image de celle des 6,8% du FSI dans Edenred
(EDEN.FR) à la fin 2010, semble de mise.
D'autres pistes seront sans doute privilégiées pour la vente
éventuelle d'autres participations significatives, comme celles de
7% dans Imerys (NK.FR), de 6% dans Accor (AC.FR), et de 8% dans
Aéroports de Paris (ADP.FR), même si une cession sur le marché ne
peut là encore être totalement exclue. Selon DSF, Accor et Imerys
sont en mesure de reprendre au moins une partie des titres détenus
par l'Etat, tandis que Vinci (DG.FR), déjà propriétaire de 3,3%
d'ADP, pourrait se porter acheteur des 8% du FSI. Cela le rendrait
incontournable en cas de privatisation de l'exploitant d'aéroports,
dont l'Etat détient encore 52,1% en direct.
A l'inverse, une vente au fil de l'eau devrait être privilégiée
pour de plus petites participations dans des groupes à l'assise
plus large et à la plus grande liquidité. Des opérations qui
pourraient ponctuellement déséquilibrer le rapport entre l'offre et
la demande et temporairement peser sur les cours, mais que ces
grands groupes sont en mesure de supporter. Les lignes de 2,3% dans
Schneider (SU.FR), de 1,8% dans Danone (BN.FR), de 0,5% dans Air
Liquide (AI.FR) et de 1,3% dans Sodexo (SW.FR) devraient être
concernées.
Au total, 8 participations sur les 35 détenues dans des sociétés
cotées pourraient être cédées avec le transfert du FSI à la BPI,
note DSF. Habilement gérées, ces cessions ne devraient avoir qu'un
impact limité ou ponctuel sur le cours des sociétés concernées.
Sauf peut-être dans le cas de Zodiac, compte tenu de l'importance
de l'opération, et même si le groupe profite actuellement d'un
cycle porteur dans l'aéronautique. Mais dans tous les cas de
figure, l'Etat aura à coeur de maximiser ses plus-values latentes,
et donc de vendre au meilleur prix.
- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71;
ambroise.ecorcheville@dowjones.com
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