TROIS-RIVIÈRES, QC,
le 17 mars 2022 /CNW Telbec/ -
L'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et Innergex énergie
renouvelable inc. (« Innergex ») ont annoncé aujourd'hui
la création d'une chaire en partenariat sur la production
d'hydrogène vert. Cette nouvelle entité consacrera ses travaux de
recherche au développement de matériaux et de systèmes novateurs et
performants pour la fabrication d'hydrogène renouvelable.
La direction de la Chaire Innergex sera assurée par un expert
reconnu mondialement dans le domaine de la recherche sur
l'hydrogène : le professeur Bruno G.
Pollet. Recruté récemment par l'UQTR, ce dernier œuvre au
sein de l'Institut de recherche sur l'hydrogène (IRH). La
Chaire bénéficie d'un soutien financier important de la part du
producteur indépendant d'énergie renouvelable québécois Innergex
dont les activités s'étendent dans quatre pays.
« Pour produire de l'hydrogène vert ne provenant pas de sources
fossiles, nous utilisons l'électrolyse de l'eau. Ce procédé permet
de séparer la molécule d'eau grâce à un courant électrique
renouvelable, pour générer de l'hydrogène et de l'oxygène.
L'appareil utilisé pour cette opération - qui ne dégage ni
CO2, ni particule indésirable - est un électrolyseur.
L'objectif principal de la Chaire Innergex consiste à développer
des matériaux innovants pour fabriquer une nouvelle génération
d'électrolyseurs plus efficaces, plus durables et moins chers. Nous
anticipons pouvoir commercialiser ces nouveaux matériaux d'ici cinq
ans », d'expliquer le professeur Pollet.
Les électrolyseurs actuels rencontrent des problèmes de coûts,
de performance et de durabilité. Les électrolyseurs de type PEM
(membrane échangeuse de protons) utilisent aussi des métaux rares
et dispendieux, comme le platine et l'iridium, provenant de pays
étrangers. Les travaux de la Chaire viseront notamment à réduire
l'usage de ces métaux critiques et très coûteux et, éventuellement,
à les remplacer par d'autres éléments plus disponibles, abordables
et stratégiques pour le Canada,
pour développer de nouveaux électrolyseurs à prix compétitif, sans
compromis sur la performance et la durabilité. Grâce au partenariat
avec Innergex, cette technologie novatrice pourra aussi être testée
en contexte industriel, en vue d'une production à grande échelle.
L'objectif est également de développer une chaîne de valeur
québécoise et canadienne sur l'hydrogène, de l'extraction des
métaux à la production d'électrolyseurs et de l'hydrogène vert sur
le sol canadien.
De nombreuses retombées
Outre Innergex, la nouvelle Chaire sera profitable à d'autres
entreprises d'ici qui pourront se développer en joignant la chaîne
d'approvisionnement liée à la fabrication des nouveaux
électrolyseurs. « Nous participerons ainsi au déploiement d'un
important écosystème industriel québécois et canadien spécialisé
dans la production d'hydrogène renouvelable, ce qui permettra de
créer des emplois et de desservir de nouveaux marchés »,
commente le professeur Pollet.
Les systèmes novateurs de production d'hydrogène vert mis au
point par le chercheur et son équipe contribueront également à la
protection de l'environnement, car ils ne généreront aucun gaz à
effet de serre et utiliseront des énergies propres et
renouvelables. En facilitant la fabrication d'hydrogène
renouvelable, la Chaire concourra aussi à l'utilisation accrue de
ce carburant non polluant qui, lorsque reconverti en électricité
grâce à une pile à hydrogène, ne génère que de l'eau.
« La Chaire Innergex jouera également un rôle important
dans l'attraction d'étudiants de cycles supérieurs et dans la
formation d'une main-d'œuvre hautement spécialisée. Elle stimulera
aussi le développement de collaborations interdisciplinaires avec
des chercheurs d'horizons variés, ainsi que l'établissement de
partenariats jusque sur la scène internationale », signale le
titulaire de la Chaire.
Un investissement dépassant le million de dollars
Le financement de la nouvelle Chaire sera assuré par Innergex
(625 000 $ sur 5 ans). Les projets de recherche menés par
l'équipe du professeur Pollet bénéficieront également de l'appui
financier du ministère de l'Économie et de l'Innovation
(450 000 $ sur 3 ans), par le biais du Programme de
soutien aux organismes de recherche et d'innovation. D'autres
contributeurs pourront éventuellement s'ajouter, afin de bonifier
ce financement initial.
« En plus de rendre les industries québécoises moins
polluantes, l'hydrogène vert va contribuer à l'atteinte de nos
cibles ambitieuses de réduction de gaz à effet de serre. Pour
consolider la position du Québec comme leader dans ce secteur
d'avenir, il faut investir en innovation industrielle, et c'est
exactement ce que permettra le projet de l'UQTR. L'hydrogène fait à
partir de notre hydroélectricité sera l'un des plus verts au monde.
On doit poursuivre la recherche afin d'optimiser sa production à
grande échelle », a déclaré Pierre Fitzgibbon, ministre
de l'Économie et de l'Innovation et ministre responsable du
Développement économique régional.
« En Mauricie, nous avons des infrastructures de recherche
à la fine pointe de la technologie ainsi qu'un parc industriel
portuaire doté d'une importante usine de production d'hydrogène.
Notre région est donc l'endroit idéal pour réaliser ce projet, qui
favorisera la croissance de cette filière au Québec. Je suis
persuadé que l'UQTR, avec ses experts et ses chercheurs hautement
qualifiés, possède les atouts pour se tailler une place parmi les
leaders de la recherche et de l'innovation dans ce secteur
d'avenir », a soutenu Jean Boulet, ministre du Travail,
de l'Emploi et de la Solidarité sociale, ministre de l'Immigration,
de la Francisation et de l'Intégration, ministre responsable de la
région de la Mauricie et député de Trois-Rivières.
« La transition vers une économie plus sobre en carbone
passe nécessairement par une utilisation accrue d'énergies
renouvelables, comme l'hydrogène vert. Collectivement, on doit
saisir cette occasion pour développer notre expertise dans ce
domaine et intégrer davantage cette nouvelle forme d'énergie. Les
recherches pilotées par l'UQTR et son institut nous permettront de
faire un pas de géant dans cette direction, notamment en
encourageant l'essor de technologies de production et d'utilisation
de l'hydrogène au Québec », a affirmé Jonatan Julien,
ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles et ministre
responsable des régions de la Côte-Nord et de la
Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
« Chez Innergex, nous travaillons depuis plus de 30 ans à
créer un monde meilleur grâce à l'énergie renouvelable. Nous sommes
toujours à l'affût des nouvelles technologies qui peuvent
contribuer à une transition énergétique vers un avenir plus vert.
Nous souhaitons continuer de faire partie de la solution en
collaborant à la recherche et au développement de l'expertise en
hydrogène vert. Nous sommes fiers de contribuer à la mise en place
de cette nouvelle Chaire en partenariat avec l'UQTR dont les
retombées pour le Québec mais également pour l'ensemble de
l'industrie seront significatives. Grâce à l'hydroélectricité et à
la filière éolienne, le Québec détient des atouts importants pour
contribuer à verdir notre environnement », a mentionné
Michel Letellier, président et chef
de la direction d'Innergex.
Pour sa part, le recteur de l'UQTR, Christian Blanchette, a souligné l'importance de
la Chaire Innergex sur la production d'hydrogène vert. « Depuis
longtemps, notre université assume un leadership certain dans le
domaine de la recherche sur l'hydrogène. Avec l'avènement de cette
nouvelle chaire, nous accentuerons notre contribution dans le
développement de la filière de l'hydrogène vert. C'est un créneau
essentiel pour le Québec pour une transition énergétique qui touche
à la multitude des secteurs où l'électrification directe n'est pas
une alternative. Notre province est déjà bien positionnée parce
qu'elle dispose d'une grande quantité d'hydroélectricité,
susceptible de servir à l'électrolyse de l'eau. Les avancées
technologiques engendrées par la Chaire viendront renforcer ce
positionnement. Merci aux partenaires de la Chaire pour leur appui
et félicitations au professeur Pollet, qui dirigera cette nouvelle
unité de recherche avec tout le dynamisme et l'expertise que nous
lui connaissons. Nul doute que notre planète ne se portera que
mieux, grâce aux réalisations de cet éminent chercheur et son
équipe », a-t-il mentionné.
Un chercheur d'avant-garde, de renommée
internationale
Le professeur Bruno G. Pollet est
titulaire d'un doctorat en chimie obtenu à la Coventry University
(Angleterre). Il cumule plus de 20 années d'expérience dans le
domaine de la recherche sur l'hydrogène. Il est reconnu
internationalement pour ses travaux novateurs sur les piles à
hydrogène et la production d'hydrogène.
Son parcours de chercheur l'a mené du Royaume-Uni jusqu'en
Norvège, en passant par le Japon et l'Afrique du Sud. Il a acquis
une solide expérience dans le domaine de l'intégration de systèmes
énergétiques pour les piles à hydrogène et les électrolyseurs d'eau
dédiés au transport et à des applications stationnaires. Il a aussi
géré divers programmes et projets avec des industriels européens,
américains, canadiens, africains et asiatiques.
Auteur de nombreuses publications scientifiques, le professeur
Pollet est membre de plusieurs organisations internationales liées
notamment à l'hydrogène et la chimie. Ainsi, en 2020, il a été
nommé président de la Division hydrogène vert de l'Association
internationale pour l'énergie hydrogène (IAHE). Il possède
également une vaste expérience en enseignement et en encadrement
d'étudiants.
Au cours des dernières années, Bruno G. Pollet a œuvré
comme professeur titulaire en énergies renouvelables à la Norwegian
University of Science and Technology (NTNU), où il dirigeait la
NTNU Team Hydrogen. Depuis 2020, il était également professeur
associé à l'Institut de recherche sur l'hydrogène (IRH) de
l'Université du Québec à Trois-Rivières. À l'été 2021, il a
obtenu le statut de professeur en chimie au Département de chimie,
biochimie et physique de l'UQTR.
En plus de travailler au sein de l'IRH à titre de directeur
adjoint du développement scientifique et des partenariats, le
professeur Pollet sera également impliqué dans la nouvelle unité
mixte de recherche de l'UQTR et de l'Institut national de la
recherche scientifique (INRS), dédiée au développement de matériaux
et de technologies avancés au service d'une économie décarbonée.
Bruno G. Pollet est également
titulaire de la Chaire de recherche du Canada de niveau 1 sur la production
d'hydrogène vert, financée par le Conseil
de recherches en sciences naturelles et en génie (CRSNG) du
Canada, et dirige le Laboratoire
hydrogène vert de l'UQTR.
À propos d'Innergex énergie renouvelable inc.
Innergex croit en un monde dans lequel de l'énergie renouvelable
abondante favorise des communautés plus saines et encourage le
partage de la prospérité depuis maintenant plus de 30 ans. À titre
de producteur indépendant d'énergie renouvelable qui développe,
acquiert, détient et exploite des centrales hydroélectriques, des
parcs éoliens, des parcs solaires et des installations de stockage
d'énergie, Innergex est convaincue que la production d'énergie à
partir de sources renouvelables ouvrira la voie à un monde
meilleur. Innergex exerce ses activités au Canada, aux États-Unis, en France et au Chili et gère un important
portefeuille de 80 actifs de haute qualité en exploitation d'une
puissance installée nette de 3 152 MW (puissance installée
brute de 3 852 MW) et d'une capacité de stockage d'énergie de
150 MWh, dont 40 centrales hydroélectriques, 32 parcs
éoliens et 8 parcs solaires. Elle détient également une
participation dans 12 projets en développement d'une puissance
installée nette totale de 733 MW (puissance installée brute de
770 MW) et d'une capacité de stockage d'énergie de
329 MWh, dont 3 installations sont présentement en
construction, et des projets potentiels qui en sont à différents
stades de développement d'une puissance brute totale de
7 122 MW. Son approche de création de valeur pour les
actionnaires est de générer des flux de trésorerie constants, de
présenter un attrayant rendement ajusté au risque et de distribuer
un dividende stable.
Sources
Département de chimie, biochimie et physique, UQTR
Institut de recherche sur l'hydrogène, UQTR
SOURCE Innergex Énergie Renouvelable Inc.