Le groupe de BTP et de concessions Vinci (DG.FR) a obtenu tout ce qu'il pouvait espérer de la cession par l'Etat de près de 10% du capital d'Aéroports de Paris (ADP.FR). Il lui reste maintenant à trouver un modus vivendi avec ce partenaire atypique qui pourrait bien se révéler être un concurrent autant qu'un allié dans les prochaines années.



On savait déjà que le gouvernement souhaitait retenir au moins deux investisseurs de long terme dans le cadre de cette opération, qui ramène la participation publique au capital de l'opérateur aéroportuaire juste au-dessus de 50%. Vinci est parvenu à s'octroyer la moitié des parts mises en vente, aux côtés de l'assureur Predica, s'assurant ainsi son premier siège d'administrateur au conseil d'ADP.



Possibles conflits d'intérêt



Cette alliance s'explique par les ambitions affichées par Vinci dans le secteur aéroportuaire - le groupe a notamment racheté les aéroports portugais d'ANA pour 3,1 milliards d'euros en début d'année. A long terme, cette opération lui permet de se positionner comme un acteur incontournable si l'Etat devait un jour accepter de changer la loi et privatiser l'exploitant des aéroports de Roissy et d'Orly.



Mais pour le moment, Vinci s'apprête à entrer au conseil d'administration d'une société avec laquelle il s'est déjà trouvé en concurrence à plusieurs reprises. Ce cas de figure s'est notamment présenté en 2012 lorsqu'ADP a pris une participation de 38% dans l'opérateur turc TAV Airports et cette année lors de l'appel d'offres pour la construction du nouvel aéroport d'Istanbul.



Vinci se veut rassurant sur la question des éventuels conflits d'intérêt, rappelant l'existence de liens capitalistiques entre les deux groupes depuis 2008. "Nous étions déjà actionnaire d'ADP à hauteur de 3,3%, cela ne change donc pas la nature de nos rapports", a indiqué un porte-parole du groupe à Dow Jones Newswires dans un courrier électronique.



Une alliance pour se développer à l'international



L'intérêt des deux groupes serait pourtant bien de parvenir à changer leurs rapports, afin par exemple d'être en mesure de présenter des propositions communes lors des appels d'offres à venir, ou du moins de ne pas se lancer dans une concurrence frontale synonyme de flambée des prix.



Les deux groupes n'ont pas détaillé leurs projets en la matière, mais l'international semble bien au coeur de leurs préoccupations: "Vinci proposera à ADP d'engager des discussions, dans le respect des accords existants, en vue de partager leurs expertises respectives, en particulier dans les développements à l'international", a déclaré le premier groupe français de construction dans un communiqué.



Dans cette perspective, la puissance financière de Vinci pourrait être mise au service de l'expertise aéroportuaire d'ADP, alors que ce dernier a eu du mal ces dernières années à concrétiser ses projets d'acquisitions faute de ressources suffisantes.



Sur le plan stratégique, Vinci réalise clairement une bonne opération en devenant le deuxième actionnaire d'ADP, avec 8% du capital. Reste à savoir s'il sera en mesure de dégager de véritables synergies de cette alliance avant que ne se pose la question d'une possible privatisation.



-Thomas Varela, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 72; thomas.varela@dowjones.com

ADP Promesses (EU:ADP)
Historical Stock Chart
Von Jun 2024 bis Jul 2024 Click Here for more ADP Promesses Charts.
ADP Promesses (EU:ADP)
Historical Stock Chart
Von Jul 2023 bis Jul 2024 Click Here for more ADP Promesses Charts.