François Schott,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Intégrer de nouvelles activités en période de ralentissement économique comporte des risques. C'est ce que le marché signifie clairement aux équipementiers Faurecia et Plastic Omnium.



Les deux groupes ont publié des chiffres d'affaires en hausse de plus de 30% au cours du trimestre écoulé, en données comparables, mais n'ont pas réussi à lever tous les doutes sur leur capacité à faire face au ralentissement du marché automobile mondial attendu au cours des prochains mois.



Les récentes acquisitions des deux équipementiers tricolores pèseront sur leur rentabilité et leur génération de trésorerie.



En tenant compte des rachats de Varroc Lightning Systems (VLS), AMLS OSRAM, Actia Power et HBPO, Plastic Omnium a indiqué mardi qu'il visait une marge opérationnelle comprise entre 4% et 4,5% de son chiffre d'affaires consolidé et un flux de trésorerie disponible supérieur à 140 millions d'euros cette année.



Le groupe avait auparavant "guidé" les analystes vers une marge opérationnelle comprise entre 5% et 6% du chiffre d'affaires consolidé et un flux de trésorerie disponible supérieur à 260 millions d'euros pour 2022.



Vers 13h10, le titre chute de 6,2% sur un marché parisien en hausse de 0,3%.



Faurecia et le fardeau de la dette



En rachetant en début d'année 80% de l'allemand Hella pour 5,4 milliards d'euros en actions et en espèces, Faurecia a réalisé l'une des plus importantes acquisitions de son histoire. Le nouvel ensemble vise un chiffre d'affaires d'environ 25 milliards d'euros en 2022, contre 22 milliards en données "pro forma" en 2021, ainsi qu'une marge opérationnelle comprise entre 4% et 5%, contre 5,5% en 2021. Le flux de trésorerie net devrait être tout juste à l'équilibre alors que Faurecia seul avait dégagé un free cash flow de 317 millions d'euros l'année dernière.



"Aussi judicieuse qu'ait été l'acquisition de Hella [...], elle a propulsé la dette nette de Faurecia à plus de 8,1 milliards d'euros à la fin du premier semestre 2022", rappellent les analystes de Stifel. Le désendettement constituera le principal défi du groupe l'année prochaine, dans un contexte de remontée des taux d'intérêt qui alourdit déjà la charge de la dette. Faurecia devra mettre les bouchées doubles pour réaliser les synergies promises lors de l'acquisition de Hella et retrouver un free cash flow conséquent.



Des marges sous pression



Ces défis opérationnels s'inscrivent dans un contexte de marché peu porteur. Si la production automobile mondiale a rebondi de 29% au troisième trimestre sur un an, cela découle d'une base de comparaison "très favorable", selon Stifel. La production avait été fortement impactée au troisième trimestre 2021 par la crise des semi-conducteurs, qui avait forcé la plupart des constructeurs à revoir à la baisse le plan de charge de leurs usines.



Un an plus tard, la pénurie de puces est en voie de résorption mais la route n'est pas pour autant dégagée pour les constructeurs et leurs équipementiers.



"Nous pensons que le marché automobile passera d'un excédent de demande à un excédent d'offre avec des effets négatifs importants sur le pouvoir de fixation des prix et les marges des constructeurs", indiquait UBS dans une note publiée à la fin septembre.



Les marges des équipementiers pourraient également se retrouver sous pression, alors qu'ils font face à une augmentation de leur facture énergétique et des salaires. "Les marges des équipementiers ont déjà été inférieures à la moyenne en 2022 [...] et nous ne voyons pas d'éléments en faveur d'une amélioration en 2023, pour la plupart d'entre eux", souligne UBS. La remontée des marges serait notamment freinée, selon le bureau d'analystes, par une concurrence de plus en plus vive sur les marchés du véhicule électrique, de la voiture autonome et de la connectivité



La faiblesse des marges des équipementiers s'accompagne de valorisations boursières au plus bas. Depuis le début de l'année, Faurecia abandonne 64% tandis que Plastic Omnium et Valeo perdent chacun 37%. Michelin recule quant à lui de 30%.



Les groupes tricolores ont pourtant mieux résisté que certains de leurs concurrents à l'enchaînement des crises depuis trois ans -- Covid, semi-conducteurs et guerre en Ukraine. Les acquisitions transformantes réalisées pendant cette période pourraient s'avérer payantes, à condition d'être rapidement digérées. Le ralentissement des moteurs de la demande aux Etats-Unis et en Europe ne leur facilitera pas la tâche.





-François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: ECH



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October 25, 2022 07:40 ET (11:40 GMT)




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