BB Societe BIC SA

Par Julien Marion

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Bic casse sa mine en Bourse. L'action du fabricant de stylos, de briquets et de rasoirs perd 3,1% lundi en début d'après-midi, à 62,95 euros, subissant l'une des plus fortes baisses du SBF 120.

Le marché sanctionne l'avertissement sur résultat lancé vendredi soir par le groupe dirigé par la famille Bich : Bic attend désormais pour 2019, une évolution de son chiffre d'affaires 2019 comprise entre 0 et -2%, contre une légère croissance auparavant, et table sur une marge d'exploitation normalisée située dans le bas de la fourchette précédemment communiquée, de 16,5% à 18%.

A titre de comparaison, les analystes d'Oddo BHF rappellent qu'ils misaient, avant cet avertissement, sur une croissance organique de 1% et une marge à 16,8%. Le courtier a en conséquence revu son objectif de cours de 66 euros à 72 euros, tout en maintenant son opinion à "neutre".

Cet abaissement des perspectives annuelles qui de surcroît avaient été qualifiées de prudentes par les analystes lors de leur communication en février s'explique en grande partie par la faiblesse des Etats-Unis, pays où Bic réalise environ 40% de son chiffre d'affaires, selon Bryan Garnier.

Le marché des briquets, la "cash cow" - vache à lait - du groupe, a continué de souffrir outre-Atlantique. Après avoir reculé de 5% en valeur à fin juin, ce marché a encore subi un repli de 6% en valeur au troisième trimestre, a souligné le groupe. "Bic subit probablement les ajustements des distributeurs à la baisse des ventes des briquets. Les magasins réduisent les stocks pour maîtriser leur génération de trésorerie", explique Cédric Rossi, analyste chez Bryan Garnier.

Dans la papeterie, le décalage au troisième trimestre de ventes pour la rentrée scolaire devait soutenir l'activité, après un repli de 2,3%, en données comparables au premier semestre. Mais cet effet calendaire favorable n'a pas suffi, Bic expliquant que les "faibles ventes" de rentrée aux Etats-Unis et au Mexique ont neutralisé ce vent favorable. La papeterie a également été pénalisée par une reprise plus lente que prévue en Inde.

Bic navigue ainsi à vue dans un environnement adverse. Ces difficultés, qui ne remettent par ailleurs pas en cause l'exécution de la société, risquent de peser encore plusieurs mois sur la valeur. Bryan Garnier souligne ainsi que ces mauvaises tendances sur les marchés sous-jacents du groupe obstruent la visibilité sur le titre. "En particulier aux Etats-Unis", où les distributeurs ferment des magasins et où "les consommateurs pourraient ralentir leurs dépenses en amont de la saison des vacances", pointe la banque.

Bic se raccroche à son plan stratégique 2022, présenté au début de l'année, pour libérer son potentiel. Les initiatives de ce plan -- qui prévoit notamment de doubler la part des revenus tirer du e-commerce, à 10%, et de dégager 20 millions d'euros d'économies d'ici à 2022 -- avaient été jugées positivement par les analystes.

Mais au vu des nombreux vents contraires que doit affronter le groupe, le marché risque fort vouloir attendre que le titre regagne en visibilité avant de revenir sur le titre et faire table rase du passé boursier de Bic. Depuis quatre ans, le cours a été divisé par plus de deux, et le titre perd près de 30% depuis le début de l'année.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: ECH

"Le Market Blog" est le blog économique et financier de l'agence Agefi-Dow Jones.

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October 14, 2019 07:29 ET (11:29 GMT)

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